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April 11, 2025

Naviguer les eaux : faire progresser la prévision des inondations grâce à la compréhension des comportements et à la collaboration transfrontalière

Nous avons discuté avec Rafaella Gouveia Loureiro Oliveira, doctorante à l'Université libre d'Amsterdam, qui mène ses recherches « Comprendre le comportement adaptatif dans la prévision des inondations : trouver un équilibre entre les réponses à court terme et la protection à long terme pour la résilience » dans le cadre de notre programme. Au cours de cet entretien, nous avons discuté de l'impact potentiel de ses travaux sur l'amélioration des réponses des communautés aux inondations et des défis à relever pour appliquer des stratégies efficaces et coordonnées de gestion des inondations. 

 

Bienvenue Rafaella, merci de nous parler de votre travail. Pouvez-vous décrire brièvement le sujet principal de votre recherche ? 

Mon doctorat se concentre sur la prévision des inondations basée sur l'action (action-based flood forecasting). Plus précisément, j'essaie de comprendre comment les gens réagissent aux prévisions et aux alertes d'inondation, et comment cette compréhension peut améliorer la conception de systèmes d'alerte précoce plus efficaces. En outre, j'explore les compromis entre les réponses à court terme et les mesures structurelles à long terme dans le contexte des scénarios climatiques futurs. 

 

Qu'est-ce qui vous a motivé à poursuivre un doctorat, en particulier dans ce domaine de recherche ? 

J'ai choisi de poursuivre un doctorat pour développer les compétences nécessaires à la direction de projets de recherche à fort impact, en particulier ceux ayant des applications pratiques. J'ai spécifiquement choisi ce domaine parce que la gestion des risques d'inondation est un défi persistant au Brésil, mon pays d'origine, et de plus en plus important dans de nombreuses régions du monde. Je veux contribuer à la communauté scientifique qui s'attaque à ces questions urgentes. 

 

Vos recherches portent-elles sur une zone géographique spécifique ?  

Oui, je me concentre sur la région du Limbourg, qui a été gravement touchée par les inondations de 2021. Plus précisément, j'étudie le bassin versant de la Gueule, un bassin fluvial transfrontalier partagé par les Pays-Bas, la Belgique et l'Allemagne. 

 

Quels sont les objectifs spécifiques que vous espérez atteindre avec vos recherches actuelles ?  

Mes principaux objectifs sont de soutenir le développement de systèmes de prévision des crues et d'alerte précoce plus efficaces, d'explorer l'intégration optimale avec des mesures structurelles pour une gestion résiliente des risques d'inondation, et de fournir des informations qui éclairent la conception de politiques adaptatives et durables dans le cadre de scénarios de changement climatique.  

 

Quelles opportunités et quels défis prévoyez-vous dans le cadre de vos recherches dans un contexte transfrontalier ? 

La recherche dans un contexte transfrontalier offre des possibilités de collaboration avec plusieurs pays et institutions, ce qui encourage l'échange de connaissances et l'innovation. Cependant, cela pose également des défis tels que la gestion de différentes structures institutionnelles et des priorités des parties prenantes. La mise en place de systèmes d'alerte précoce efficaces au-delà des frontières nécessite une coopération étroite et une compréhension commune entre les différents acteurs de chaque région. 

 

Comment votre recherche s'inscrit-elle dans le cadre des partenariats entre les gouvernements régionaux et les institutions universitaires ? 

Mes recherches bénéficieront d'une coopération active avec les gouvernements régionaux, notamment pour comprendre de quelles informations et de quel soutien ils ont besoin de la part des systèmes de prévision des inondations. Parallèlement, elles s'appuient sur l'expertise d'institutions universitaires partenaires spécialisées dans les sciences du comportement et l'évaluation des risques d'inondation, ce qui facilite un échange de connaissances qui renforce la pertinence pratique. 

 

De quelle manière pensez-vous que vos recherches auront un impact sur l'élaboration des politiques ?  

J'espère que mes recherches contribueront à l'élaboration de politiques fondées sur des données scientifiques pour la gestion des risques d'inondation. Idéalement, mes conclusions aideront les agences locales et régionales à prendre des décisions informées concernant la planification des urgences, les stratégies de communication publique et les efforts d'adaptation à long terme face au changement climatique. 

 

Compte tenu des différentes parties prenantes impliquées dans JCAR ATRACE, quelles interactions souhaitez-vous établir ? 

J'ai hâte de m'engager auprès des acteurs locaux, notamment les agences de l'eau, les organismes d'intervention d'urgence et les planificateurs régionaux. Ces interactions sont essentielles pour mieux comprendre leurs défis actuels, leurs priorités stratégiques et leurs attentes vis-à-vis de recherches comme la mienne. Je considère ces dialogues indispensables. 

 

Quels impacts à long terme envisagez-vous pour vos recherches sur les stratégies climatiques régionales ? 

 

J'aspire à ce que mes recherches soutiennent les stratégies climatiques à long terme en générant des connaissances qui guident le développement de politiques de préparation et de stratégies d'alerte efficaces. Idéalement, les résultats aideront les décideurs et les planificateurs de l'aménagement du territoire à concevoir des approches flexibles et adaptatives de gestion des risques d'inondation, cohérentes avec l'évolution des projections climatiques. 

Y a-t-il des avancées scientifiques ou technologiques que vous espérez rencontrer au cours de votre doctorat ? 

Je souhaite explorer les avancées en matière de modélisation à base d'agents et d'intégration de données qui pourraient améliorer notre capacité à simuler le comportement humain en réponse aux prévisions d'inondation. Je m'intéresse particulièrement au développement de systèmes de prévision des inondations fiables et basés sur l'impact, avec suffisamment de détails spatiaux pour faciliter les actions d'alerte précoce et de préparation ciblées et en temps utile. 

 

Enfin, quels défis prévoyez-vous devoir relever à mesure que les conditions climatiques continueront de changer ? 

À mesure que les conditions climatiques continueront d'évoluer, je m'attends à rencontrer des difficultés liées à l'imprévisibilité croissante des phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui pourrait compliquer notre capacité à établir des prévisions précises et à réagir en temps utile. En outre, il sera essentiel d'adapter les infrastructures et les politiques existantes afin d'intégrer les nouvelles découvertes scientifiques, alors que nous nous efforçons de mettre en place des stratégies de gestion des risques d'inondation plus résilientes.